Selon l’expérience et les observations de
SŒUR RITA GILBERT
Ce sont des gens qui ont quitté leur pays non par plaisir, mais
par obligation. C’est une question de
survie à quoi s’ajoutent le rêve d’un meilleur avenir et particulièrement le
désir d’assurer un avenir à leurs enfants.
Lorsque j’ai commencé à travailler dans ce domaine, c’était moins
compliqué. Les attentes des réfugiés
avant d’être acceptés étaient moins longues.
Souvent deux ans et ils rentraient au Canada, Québec.
Maintenant, il faut beaucoup de patience aux réfugiés parce que le
processus est long et difficile. Immigration Canada fait, avec raison, des
enquêtes qui prolongent le temps d’attente.
Le nombre de demandes auprès d’Immigration Canada est très élevé. Exceptionnellement, des dossiers sont égarés
ou oubliés.
Certains dossiers sont refusés et les refus sont justifiés comme
ne répondant pas aux critères de reconnaissance de réfugiés en détresse, selon
une entente appelée Convention de Genève. (note[ii]
ci-dessous)
Un plus grand nombre est accepté.
Je note que plus les réfugiés ont eu des postes importants avant les troubles dans leur
pays, plus il est difficile pour eux
d’être acceptés. S’ils sont acceptés, le
processus est plus long. (Enquêtes
d’Immigration Canada)
Il faut comprendre que lorsqu’ils arrivent chez nous, ils arrivent
dans un autre monde. ¨Ici tout est surprise¨, m’a dit une
jeune Rwandaise après quelques semaines de son arrivée. Malgré tout,
leur générosité et leur courage leur permettent de s’adapter et de
désirer que d’autres de leurs parentés ou amis puissent venir les rejoindre
_____________________________
[1]Réfugié au
sens de la Convention
Un réfugié au sens de la Convention est défini aux
L96a) et b). La
définition s’inspire de la Convention de Genève de 1951 et de son Protocole de
1967. Un réfugié au sens de la Convention est défini comme suit : Toute
personne qui,
•craignant
avec raison d’être persécutée du fait de sa race, de sa religion, de sa
nationalité, de son appartenance à un groupe social ou de ses opinions
politiques, soit
•se trouve
hors du pays dont elle a la nationalité et ne peut ou, du fait de cette
crainte, ne veut se réclamer de la protection de ce pays ou
•si elle
n’a pas de nationalité et se trouve hors du pays dans lequel elle avait sa
résidence principale, ne peut ou, du fait de cette crainte, ne veut y
retourner.
Depuis 2008, je suis membre du conseil
d’administration d’un petit organisme de
bienfaisance qui a pour nom Deo-International. Le but de cet organisme a pour mission le
parrainage des réfugiés et une collaboration auprès de pays africains en
apportant de l’aide à des organismes de ces pays. Nous avons 3 ou 4 réunions par année et
jusqu’à cette année, j’étais la secrétaire.
Pour la 3e année, je
fais les rapports financiers de l’organisme à l’interne et les rapports au
gouvernement. Je me suis offerte à faire
la comptabilité pour éviter les coûts à payer à un comptable agréé et pour
assurer une tenue réelle des données comptables.
Depuis
8 ans, j’aide des jeunes de différents pays africains, garçons ou filles, à
remplir les formulaires nécessaires pour faire entrer au Canada leur conjoint
ou conjointe. J’ai aidé une quinzaine de
jeunes.
ACCUEIL DES RÉFUGIÉS
Témoignage de Sœur Céline Pelletier
Y
a-t-il plus grande joie que celle d’accueillir des personnes rejetées de leur
pays ? Des réfugié(e)s qui doivent quitter pays, famille, amis, culture, etc. !
Cette
joie de donner un pays, une terre, une maison à une famille, nous l’avons vécue
une nouvelle fois le 28 juin 2016.
Partant
de l’Ouganda, une famille rwandaise est arrivée à Montréal après une journée de
vol à travers trois continents. Ils sont sept : le père, la mère et 5
enfants de 17 à 27 ans. Nous les avions parrainés en 2006 et ils ont attendu
patiemment pendant dix ans ce pays qui
menaçait toujours de les expulser.
Ici,
tout est différent, nouveau pour eux. Ils arrivent sans rien et parfois les
larmes laissent voir leur appréhension devant la nouveauté. Peu à peu,
l’accueil chaleureux et un toit pour vivre, accueillir et apprivoiser cette
nouveauté les rassurent et ils savent si bien exprimer leur reconnaissance à
ceux qui les ont pris en charge.
Les
RJM accueillent depuis 1981 des réfugiés, Africains pour la plupart. C’est un
bonheur de permettre à ces familles de retrouver leur dignité et un nouveau
pays ou ils pourront vivre heureux et fonder une famille.
Depuis 1981, la province canadienne a
traité 219 dossiers de demandes de parrainage et 46 demandes sont en attente. Environ 50 dossiers traités ont été refusés.
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